Depuis que la nouvelle de l’assassinat du Lt Colonel Toussaint MADJOULBA est parvenue au peuple togolais, via les réseaux sociaux, aucune institution concernée, Ministère de la défense, état-major des FAT, procureur de la république, ne se sachant devoir rendre compte au peuple, pour daigner l’informer officiellement au lendemain de la prestation de serment ce non-événement ayant rassemblé les serviteurs du mensonge, à savoir : les membres du gouverne et du parlement togolais et les maîtres de cérémonie du courcircuitconstitutionnel; la population de sa préfecture d’origine réclame en vain sa dépouille mortelle pour procéder à son enterrement, selon le rite traditionnel en de telles circonstances.
Les autorités compétentes ne l’entendent pas de cette oreille. Et quel prétexte donnent-elles pour justifier ce refus Une prétendue commission d’enquête sera mise sur pied pour déterminer : les circonstances et les responsables de cet assassinat. Quelle hypocrisie! Comme si l’on ignorait l’auteur de ce crime inutile, commis dans l’assurance de l’impunité totale, de manière arrogante, alors qu’on connaissait à l’avance son remplaçant à la tête du bataillon. Autrement, comment a-t-on pu procéder à la nomination de ce dernier, dès le lendemain du crime comme si de rien n’était, sans aucun respect pour la dignité de la victime et au mépris des nombreux services qu’il a rendu au régime et aussi au peuple malgré tout?
Même si éventuellement on ignorait le plan de son assassinat, quelques heures ne suffiraient-elles pas pour boucler cette enquête, compte tenu du lieu et des circonstances dans lesquelles le crime a été perpétré ? Que peut-on attendre de l’interrogatoire des agents censés être témoins directs ou indirects du crime, ou en possession d’informations utiles, lorsque ces agents sont convaincus ou estiment que ceux qui les interrogent étaient censés en savoir beaucoup plus qu’eux-mêmes ?
En fin de compte, à qui profite ce crime? Que pour les besoins de l’enquête, il faut garder le corps pour l’autopsie. L’autopsie étant un examen qui permet de déterminer la cause d’un décès, et qu’ici le procureur, dès le premier jour, a déclaré que la victime a été abattue par balle, quel est le mobile réel pour lequel on garde encore la dépouille. Pour d’éventuels examens ultérieurs – pour savoir par exemple, s’il avait été empoisonné avant d’être abattu –. des prélèvements pourraient être faits et conservés pour servir en cas de besoin. Mais évoquer le motif d’autopsie pour conserver le corps plus d’une semaine ne serait qu’un prétexte qui cacherait les vraies raisons.
Le plus malheureux et le plus écœurant est d’entendre certains intellectuels et certains journalistes, répéter en chœur cette ineptie, comme s’ils étaient d’une manière ou d’une autre, motivés à regarder dans la même direction, en abandonnant le bon sens. De combien de temps a besoin un médecin légiste professionnel, pour autopsier le corps d’un homme tué par balle? Même un expert en balistique n’a pas besoin de la dépouille. Les premières analyses et les examens de la police scientifique suffiraient largement. Le reste peut se faire valablement sans le corps. De toute façon, on ne ramènera pas le corps sur le lieu du crime. Cela ne sera pas nécessaire. Alors, qu’ils soit rendu au plus vite, à moins qu’il y ait des non-dits. Espérons tout simplement que ce dilatoire n’est pas fait pour permettre aux auteurs et commanditaires éventuels de ce crime, en méchants malfaiteurs, de procéder à des rituels susceptibles d’empêcher la victime de se venger depuis l’au-delà comme le souhaite les populations de la préfectureDoufegou et Siou son village l’ont vu naitre. En tout état de cause, c’est une marmite bouillante qui est mise sur la tête du ministre de la sécurité, qui a la lourde charge de trouver la piste de l’assassin. Si on peut arrêter les présumés auteurs d’insurrection, il est sans aucun doute que l’enquête n’aboutisse pas et comme il sait le faire, il doit continuer de faire preuves de ses compétences et de son savoir-faire en la matière, car sa propre sécurité et celle de tout le peuple togolais y compris la sécurité du chef de l’État en dépend Dans tous les cas le chef de l’Etat Faure Gnassingbé est le garant de la sécurité et de la protection des Togolais. Il est le seul à trouver l’assassin du colonel Bitala tué dans ces circonstances criminelles. Dire que depuis le 04 mai jusqu’à présent on donne l’impression de ne pas connaitre les auteurs, les commanditaires et les mobiles qui ont poussé à l’élimination de ce vaillant combattant c’est faire preuve d’hypocrisie et d’ineptie.
Source : Le Triangle des Enjeux n°413 du Mercredi 20 Mai 2020