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Des habitants de Konyville (Commune de Zio 2) ont enlevé et partagé une importante quantité de produits congelés avariés entre jeudi 10 et vendredi 11 mars derniers. Ces produits contre lesquels le Maire de la Commune de Zio a mis en garde, ont été déversés sur un terrain vague par une société de la place. Certains habitants ont trouvé dans ces congelés de quoi tirer profit malgré leur état de désagrégation. Ils ont été mis sur le marché avant que ses services compétents ne découvrent les cuisses et ailerons de poulets congelés avariés déversés et procèdent à un traitement approprié avec incinération. De guerre lasse, Adjo Agbaglo, Maire de cette commune, n’a pas manqué d’alerter l’opinion. « Ces produits sont impropres à la consommation. Nous appelons à la vigilance de toute la population de Zio 2 et de ses environs pour éviter de les consommer », a-t-il fait savoir dans un communiqué rendu public le vendredi 11 mars 2022. Aussi invraisemblable qu’elle puisse paraître, cette scène surréaliste s’est déjà produite en juin 2021 à Dalavé dans la Commune Zio 1. Doit-on en rire ou en pleurer ? On notera tout de même que cet acte est caractéristique d’une population économiquement acculée, une population qui, bien que consciente du danger encouru en consommant ces produits de tous les risques, fonce tête

baissée dans la gueule de l’intoxication, de l’empoisonnement et tout ce qu’il entraîne de déboires. Loin de nous de cautionner cet acte, mais il symbolise à suffisance la précarité où gisent bien des populations, au point qu’elles n’y regardent pas à deux fois quand il leur prend l’envie de calmer leur faim. En temps de crise, tout est bon pour calmer sa faim au pays des Gnassingbé. C’est ainsi. Nous nous sommes déjà entendu dire par certains citoyens qu’un produit périmé, ou près de sa date de péremption ne saurait constituer de danger en soi pour le consommateur, la pauvreté aidant. Ces indélicats amateurs de produits avariés vivraient une vie purgée d’ennuis financiers, qu’ils ne se hasarderaient pas à consommer d’aussi toxiques aliments. Au lieu de les condamner, les autorités doivent prendre conscience de la réalité cinglante qui frappe de plein fouet des citoyens qui ne demandent qu’à vivre décemment. Le programme national de développement, vendu comme l’alpha et l’oméga des mauvaises passes des Togolais, n’a été qu’une calamité de plus. Quant au mandat social, au Programme d’investissement publics, à la feuille de route gouvernementale 2020-2025, bien malin celui qui saura situer les Togolais. Malgré ces programmes lancés à coups de milliards, les Togolais vont déterrer des produits avariés. Piètres dirigeants

Le Correcteur N° 1033 du Lundi 14 mars 2022