La France a pris « note » du résultat de l’élection présidentielle au Togo, remportée par le président sortant Faure Gnassingbé avec plus de 70% des voix mais dont le déroulement est contesté par son principal adversaire, a déclaré jeudi un conseiller de la présidence française.
« On a pris note comme d’autres du score annoncé, qui vient d’être confirmé par la Cour constitutionnelle togolaise », a relevé ce conseiller lors d’une rencontre avec des journalistes de l’Association de la presse diplomatique française.
La Cour a déclaré mardi Faure Gnassingbé officiellement réélu pour un quatrième mandat de cinq ans, avec 70,78% des suffrages exprimés, contre 19,46% pour l’opposant et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, à l’issue du scrutin du 22 février.Elle a rejeté le recours de M. Kodjo qui conteste un scrutin entaché de graves irrégularités selon lui.
Les évêques du Togo ont aussi dénoncé le manque de « transparence » et d' »équité » de ce scrutin présidentiel. La France a échangé en amont avec les autorités togolaises sur la manière dont le scrutin allait de dérouler et quelles « garanties » de transparence seraient offertes, a relevé l’Elysée.
« On a obtenu dans le cadre de ce dialogue certaines avancées, certaines garanties. D’autres n’ont pas été mises en place et cela donne le résultat qu’on constate aujourd’hui », a ajouté la présidence française.
Ni la France, ancienne puissance coloniale et allié historique de la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, ni l’Union européenne n’avaient jusque-là fait de commentaire à la suite de cette dernière élection présidentielle.
De leur côté, les Etats-Unis se sont dits « préoccupés par les efforts d’observation limités » et ont invité la Commission électorale à publier « les résultats bureau de vote par bureau de vote » pour plus de transparence.
M. Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans, a été réélu depuis lors de scrutins tous contestés par l’opposition.