En prenant la parole le 1er avril dernier, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé a annoncé nombre de mesures devant être mises en place pour lutter contre le nouveau coronavirus. De l’état d’urgence à la mise en place de la force spéciale anti-pandémie composée de 5000 hommes en passant par le programme universel de solidarité dénommé »Novissi ». Conscient que la situation « est de toute évidence inquiétante face à un virus particulièrement dangereux », le fils de Gnassingbé Eyadema s’est voulu bon prince et s’est engagé à « aider les plus démunis d’entre nous, les plus faibles, les plus défavorisés ».Et d’ajouter dans la foulée qu’aucun Togolais « ne sera laissé pour compte dans cette bataille que nous engageons ensemble ».
On peut penser qu’avec cette annonce, beaucoup de citoyens se sont sentis quelque peu soulagés, surtout ceux qui font dans l’informel.Ceux-ci ont depuis un moment commencer par percevoir, mais à quel prix, les 5000 et 1000 francs à eux versés.Curieusement, ce n’est pas tout le monde qui est dans l’informel qui en est bénéficiaire, car les bénéficiaires sont ceux qui possèdent une carte d’électeur, rien de plus.On ne sait vraiment pas le sens qu’accorde le chef de l’Etat à son « aucun Togolais ne sera laissé ».
Mais passons.Les autres grands oubliés de ce programme qui sent son escroquerie gouvernementale, ce sont les étudiants à qui l’on refuse l’accès au programme universel de solidarité, sous prétexte qu’ils ont des allocations qu’on leur versera. Sauf que ces pauvres et maigrichonnes allocations, des milliers d’étudiants continuent, horresco referens, de l’attendre. N’est-ce pas trop abuser que de maintenir de pauvres apprenants dans cette misère à une époque aussi critique ? Non contentes de les avoir déjà fait suffisamment végéter, voilà que nos chères autorités deviennent regardantes, décidant de qui sera ou non éligible desdites allocations. De nos sources, l’on apprend que c’est une minorité, une centaine qui à ce jour aurait perçu ces presque-rien.
Si la Direction des bourses et stages (DBS) a mis en place une plateforme de consultation de statut de l’étudiant devant donner lieu à la vérification des dossiers, des étudiants se plaignent par centaines du fait que les résultats ne débouchent sur rien. Beaucoup sont ceux qui, bien qu’étudiants, sont littéralement éconduits. Jusqu’à quand ce mépris pour les étudiants, mystère.Le plus désespérant, c’est quand les autorités disent privilégier pour les étudiants l’enseignement à distance via Internet, mais qu’elles sont capables de leur fournir de quoi s’acheter des forfaits pour s’y mettre. C’est d’un grotesque intolérable.
Source : Le Correcteur