Plus que quelques heures, notre chère Patrie, le Togo aura passé la barre de six fois dix années.
Un triste anniversaire qui remonte le temps d’un Espoir nourri par les pairs de l’indépendance de voir notre pays devenir l’OR DE L’HUMANITÉ.
Que d’espoirs assassinés quand, deux ans et demi après la grande liesse, le peuple Togolais s’est trouvé orphelin le 13 janvier 1963. Sa liberté d’autant, retrouvée avec la proclamation de l’indépendance le 27 avril 1960, est assassinée par une COMBINACIÒN franco-togolo-africaine.
Et, à partir de là, s’ouvre devant nous la voie d’une errance où se côtoient brimades, félonies, mensonges, dégradation des mœurs, injustes, et autres prévarications. Le plus délicat est la perte totale de notre âme de TOGOLAIS qui naguère, faisait la fièreté du peuple.
A la place de l’honnêteté, du respect des autres et du travail bien fait, le clan qui s’est saisi des rènes du pays s’est donné comme tâche de façonner un Togolais nouveau, celui-là qui ment, dénigre et se vautre dans l’oisiveté.
57 ans durant, ce clan à la tête duquel trône les Gnassingbé aura presque réussi. Le Togolais est clochardisé. Il fait peine à voir tant sa capacité de réflexion s’est amenuisée au point que cela fait peur en l’avenir de notre pays.
Au plan politique, les maîtres de la déconfiture togolaise ont purement simplement assassiné la conscience politique du peuple par leur résistance à s’ouvrir à la démocratie et à l’alternance. L’animation politique, les motions de soutien, les assassinats et les emprisonnements politiques, les brimades et autres tracasseries de tous genres exercées sur les citoyens et la volonté manifeste des autorités de fait de notre pays ont fini par catapulter notre Patrie dans un âbime où en sortir nécessite un électrochoc puissant.
Au plan économique, notre pays est exsangue, croulant sous le poids de la dette intérieure qu’extérieure. Cette dette qui dépasse largement les 80% du PIB du pays est la résultante d’une politique économique désastreuse, fait de rapines et de gabegie. Les ressources de notre pays sont détournées et ne servent que paillettes, flonflons et autres achats de conscience dans le but de se maintenir au pouvoir. Mieux, pour asservir le peuple, on préfère donner le pôle commercial aux étrangers et les opérateurs économiques Togolais sont soit embrigadés, soit réduits à mendier des marchés qui dans un pays qui veut se développer, devraient leur revenir de droit. L’exemple le plus patent est le grand marché de Lomé, incendié puis livré à des gens dont le devenir du Togo n’incombe pas forcément. Et nos ressources minières ainsi que nos régies financières sont entre des mains étrangères qui en font se qu’elles veulent
Au plan culturel c’est un vrai désastre. La politique de l’authenticité tant vantée n’a été qu’une supercherie qui a fini par opposer les ethnies autrefois soudées de notre pays. Nos coutûmes empreintes de morale et de valeurs sont quotidiennement transgressées et détournées à des fins politiques. Les chefs traditionnels garants de ces us & coutumes sont asservis pour les dévoyer de leur rôle d’équilibre de la nation. Les artistes et leurs oeuvres qui devaient être les vecteurs de notre identité sont réduits à chanter la gloire du régime décadent ou à disparaître. Le génie créateur a fui notre pays. Le tissu social a pris un sérieux coup tant notre système éducatif et familial a été réorienté sur la désinformation, la déformation, l’abêtissement et la dépravation des mœurs et des Esprits. Nos intellectuels préfèrent s’accoquiner avec le pouvoir rustre à qui ils vendent leurs sciences pour abrutir leurs concitoyens. Ce n’est plus la connaissance qui sauve mais celle-là qui tue.
Au plan social, notre pays est connu comme caracolant au pelleton de tête des pays les plus malheureux du monde. Partout le bien-être laisse la place à la misère. Pas de centres de santé, ceux qui existent, s’ils ne sont pas des mouroirs, ont un manque criard de matériels et de personnels soignants.
En ce 21e siècle, les enfants Togolais sont à étudier dans des écoles de fortune où la formation est bâclée.
À 60 ans bien sonnés, les Togolais n’ont pas d’eau potable pour satisfaire leurs besoins. Manger à sa faim est chose difficile en terre togolaise et pourtant, il y a tout pour valoriser notre agriculture. Les structures comme L’ANSALT mises en place pour aider les agriculteurs sont devenues les moyens par lesquels les dirigeants s’enrichissent où se lancent dans l’affairisme aux côtés de l’État. Même en période de catastrophes naturelles, nos dirigeants poussent l’outrecuidance à politiser les clopinettes qu’ils distribuent et de façon parcellaire.
Le bilan des 60 ans de d’indépendance de notre pays le Togo est, on peut plus, catastrophique. Et, la pandémie du coronavirus le démontre si bien. Un vrai gâchis dont nous devons avoir honte parce qu’au delà des autorités de fait, nous autres Togolais avions, par notre couardise et notre cupidité, aidé à enliser notre pays dans la boue.
Il nous faut nous ressaisir en prenant la résolution de faire de ces 60 ans un nouveau départ qui auréolera notre chère Patrie.
« »…QUE VIENNENT LES TYRANS TON COEUR SOUPIR VERS LA LIBERTÉ. TOGO DEBOUT, LUTTONS SANS DÉFAILLANCE. VAINQUONS OU MOURONS MAIS DANS LA DIGNITÉ… »‘
Bon anniversaire à nous tous
Francis Pédro AMUZUN