Par Fulbert Sassou ATTISSO
La Dynamique Mgr KPODZRO est la cible de tirs croisés lancés d’un côté par le pouvoir RPT-UNIR et de l’autre par les partisans de l’opposition.
Tout a commencé le 23 février 2020 quand le regroupement initié par l’Archevêque Émérite de Lomé, Mgr KPODZRO, a contesté les résultats provisoires proclamés par la CENI et annoncé que son candidat a gagné l’élection présidentielle organisée la veille. Le raz-de-marée fait par le candidat de la Dynamique à Lomé était si spectaculaire qu’il laissait entrevoir l’évidence de sa victoire à l’issue du processus électoral. Au regard du nombre important d’électeurs et d’électrices dont regorge Lomé et face au constat que la capitale est un échantillon représentatif des villes et des campagnes du Togo, il n’y avait l’ombre d’un doute que le candidat de la Dynamique allait remporter l’élection présidentielle du 22 février 2020. De plus, les résultats venant des préfectures de la région maritime, qui étaient tout aussi satisfaisants que ceux de Lomé, confortaient la conviction quant à la victoire du candidat Agbéyomé KODJO.
Certains partis politiques de l’opposition, dont les candidats étaient dans la course, notamment l’ANC et l’ADDI, se sont empressés de sortir des communiqués dans lesquels ils ont indiqué que les candidats de la Dynamique Mgr KPODZRO et du RPT-UNIR étaient en avance dans la compétition. Subodorant la même issue pour le processus électoral, le pouvoir RPT-UNIR s’est dépêché de faire encercler le domicile du candidat de la Dynamique par une escouade de militaires munie d’importants matériels de maintien d’ordre. La mission de cette escouade était d’empêcher la liesse populaire qui pourrait se former devant le domicile de Agbéyomé KODJO pour commencer à crier victoire. Une telle liesse populaire pouvait rapidement entrelacer le territoire national par effet de contagion. L’armée togolaise, l’éternel instrument de la conservation du pouvoir, a été vite déployée pour circonscrire ce mouvement populaire.
L’issue du processus électoral a été, comme à l’accoutumée, la proclamation par la CENI de la victoire du candidat du parti au pouvoir, tout comme en 1993, 1998, 2003, 2005, 2010 et 2015.
L’annonce de la victoire de Faure Gnassingbé à l’élection présidentielle du 22 février 2020 n’était pas du tout une surprise, d’autant que le parti RPT-UNIR n’est pas prêt à concéder l’alternance au Togo. Tout le monde (les participationnistes y compris) le savait, et c’est le contraire qui aurait été la surprise. Seulement, le régime a de grands moyens financiers, militaires, institutionnels et diplomatiques lui permettant d’empêcher l’opposition de prendre le pouvoir, surtout par la voie des élections. Ce n’est pas la première fois que l’opposition gagne des élections au Togo, loin s’en faut. La grande évidence s’est produite en 1998, lorsque Gilchrist Olympio a gagné sans ambages contre feu Gnassingbé Eyadema. C’était tout aussi le cas en 1993, 2003, 2005, 2010 et 2015. Dans chacun des cas, l’opposition n’est pas parvenue à prendre le pouvoir et son candidat n’était jamais annoncé vainqueur du scrutin.
La mission que Mgr KPODZRO s’est assigné en s’invitant à 90 ans dans la vie politique est d’amener l’opposition à gagner l’élection présidentielle de 2020 et à prendre le pouvoir. Serviteur de Dieu et pasteur des Hommes, exempt de toute ambition politique, le prélat a apporté la foi à la lutte de l’opposition, comme il aime à le clamer lui-même. Pour lui, la foi est le pendant spirituel qui a toujours manqué à la lutte physique que l’opposition mène depuis des lustres. C’est du reste ce qui explique que son approche du candidat unique de l’opposition contraste avec la logique politique classique. Il a milité pour le choix de Agbéyomé KODJO qui n’est pas le plus populaire de l’opposition et dont la structure politique n’est pas la mieux implantée dans le pays. La foi en Dieu est le seul guide, disait-il ! On n’est pas obligé de le croire. Mais dès lors qu’il n’a eu de cesse de rappeler que la foi est le socle de son entreprise, il est incongru d’affirmer, comme certains, que le prélat a échoué, d’autant plus que l’oeuvre de Dieu ne peut s’enfermer dans une temporalité. Ce qui peut apparaître aujourd’hui aux yeux des Hommes comme un échec peut devenir demain une victoire, parce que Dieu l’aura voulu ainsi.
Les critiques au vitriol auxquelles la Dynamique Mgr KPODZRO est l’objet de la part des cadres et militants de l’opposition sont injustes et dénuées de sens. Dans le passé, chaque fois que l’UFC ou l’ANC a déclaré avoir gagné une élection présidentielle et que le parti RPT-UNIR s’est attribué frauduleusement la victoire, la quasi-totalité des organisations politiques et associatives favorables à l’alternance ont accompagné l’une ou l’autre dans sa revendication. A aucun moment, il n’a été demandé ni à l’UFC en 1998, 2003, 2005 et 2010, ni à l’ANC en 2015 de fournir les preuves de sa victoire. Cette exigence de preuve, même si elle avait été formulée, ne provenait pas des partis politiques de l’opposition. Pourquoi la question de la preuve apparaît subitement dans le débat postélectoral et que ce soit surtout les organisations de l’opposition qui la posent et exigent que la Dynamique Mgr KPODZRO apporte la preuve de sa victoire? Où sont les preuves des victoires précédentes ? A contrario, quelles sont les preuves provenant de procès-verbaux qui ont amené l’ANC et l’ADDI à affirmer dans leurs communiqués du 22 février 2020 que les candidats de la Dynamique et du RPT-UNIR étaient en avance dans la course électorale ? Aujourd’hui, une partie du personnel politique de l’opposition demande à la Dynamique de fournir la preuve de sa victoire comme s’il existe un seul candidat victorieux ou triché au cours d’une élection présidentielle au Togo qui a déjà produit une preuve. Pourquoi ceux qui parlent de preuve aujourd’hui n’avaient-ils pas demandé à Agbéyomé KODJO la preuve qu’il détenait quant il affirmait au soir du scrutin présidentiel de mars 2010 que le candidat de l’UFC avait gagné au premier tour?
La vérité est que le candidat du parti au pouvoir qui a toujours été proclamé vainqueur des élections présidentielles par les institutions (CENI et Cour constitutionnelle) aux ordres n’a jamais mis dans l’espace public les procès-verbaux de son parti prouvant sa victoire. De tout temps, se sont les procès-verbaux douteux des CELI qui servent de support à la proclamation des résultats provisoires par la CENI. Au final, on peut affirmer sans se tromper que l’opposition n’a jamais pu rassembler les moyens et les soutiens nécessaires à la sécurisation des processus électoraux au Togo. La Dynamique Mgr KPODZRO a essayé de résoudre un problème qui apparaît désormais comme un véritable écheveau pour l’opposition. Cependant, il est indéniable que la Dynamique a abattu un travail qui s’impose comme un tremplin, à même de booster bien loin l’opposition, si elle acceptait d’y peser du poids de l’ensemble de ses composantes.
Les opinions qui cherchent à avilir la Dynamique, à dire qu’elle n’a aucune preuve pour justifier ses prétentions, et de surcroît qu’elle use de mensonges pour occuper l’espace public sont incompréhensibles, surtout quand elles viennent des cadres de l’opposition. L’opposition est devenue l’ennemi de l’opposition ! On accuse le prélat de dénoncer la corruption qui est devenue sans nul doute une gangrène pour l’opposition et l’empêche de faire aboutir sa lutte. N’est-il pas vrai que l’opposition togolaise a perdu les valeurs d’intégrité et de combativité dont certains partis politiques se vantaient à une époque ? La vie politique togolaise du moment n’a-t-elle pas besoin d’un magistère ou d’une autorité morale pour appeler tout le monde à l’ordre et rappeler surtout à l’opposition les valeurs morales qui doivent sous-tendre sa lutte politique ?
L’acharnement du régime RPT-UNIR contre la Dynamique se comprend à la lumière de son inclination à détruire toute entreprise ou force politique capable de lui disputer le pouvoir. L’utilisation de l’appareil judiciaire ainsi que des forces de défense et de sécurité pour désagréger la Dynamique Mgr KPODZRO s’inscrit dans la logique du parti RPT-UNIR de rester la seule force politique qui garde le pouvoir et régente le pays pendant de longues années encore. Pourquoi certains partis politiques de l’opposition entrent-ils dans ce jeu ? Un jeu malsain qui consiste à combattre la Dynamique au lieu de faire face à l’adversaire commun, le RPT-UNIR ? Certains ont poussé la perversion jusqu’à exprimer leurs satisfecit face aux énormités débitées, toute honte bue, par un prétendu informaticien qui a gardé par devers lui l’argent à lui versé par la Dynamique pour une prestation qu’il n’a pas fournie. Ce soi-disant expert qui réapparaît après s’être dérobé à ses créanciers aurait été tout de suite écroué si le Togo fonctionnait comme les pays normaux. Quel est l’intérêt de cet énergumène, qui ment comme les arracheurs de dents, de raconter que la Dynamique KPODZRO n’a pas la preuve de ses revendications ? Est-il difficile de comprendre qu’il est stipendié par nos adversaires pour casser la Dynamique ?
Il est grand temps que l’ensemble de l’opposition retrouve la voie de la raison et comprenne que la Dynamique Mgr KPODZRO n’est pas le problème ; elle est la solution. Elle ne peut pas être la cible de ceux qui luttent pour l’alternance. Bien sûr qu’elle est l’ennemi de ceux qui occupent injustement le pouvoir et au demeurant celui de ceux qui craignent qu’elle est en passe de prendre leur place sur l’échiquier politique. La Dynamique KPODZRO ne dispute la place à personne, au contraire elle cherche a travailler avec tous ceux pour qui l’alternance au sommet de l’Etat togolais est la plus profonde des aspirations.