En demandant de reprendre les élections présidentielles du 22 Février 2020 (ce qu’ils savent impossible), les dirigeants de l’ANC remettent en cause les conditions d’organisation de cette élection. On est donc en droit de leur demander s’ils ne s’attendaient pas à tout ce qui s’était passé.
Et on sait qu’ils ne peuvent jamais répondre non, qu’ils ignoraient que tout ce qui s’était passé allait se passer. Ils le savaient. Nous le savions tous qu’il est impossible qu’une CENI et une Cour constitutionnelle totalement acquises à la dictature, supportées par une armée tribale et toutes les institutions de l’Etat, proclame un opposant vainqueur.
S’ils savaient donc que ces élections allaient être organisées ainsi, et que le seul fruit qu’ils peuvent en tirer est de demander sa réorganisation, pourquoi y ont-ils pris part alors ?
Moi, à cette question, pourquoi j’ai fini par encourager les Togolais à aller voter tout en connaissant d’avance les résultats et les conditions d’organisation, j’avais ma réponse. Et même le jour du vote, après les premières tendances donnant le Dr Agbéyomé en tête, j’ai fait descendre des nuages mes proches qui s’étaient mis à rêver en leur faisant comprendre que la dictature n’allait jamais proclamer un opposant vainqueur, et qu’UNIR allait se déclarer vainqueur dès le premier tour.
Pour moi, cette élection n’avait qu’un seul enjeu : permettre à l’opposition de se remettre ensemble, s’organiser et se mettre au travers de la route de ce 4e mandat de Faure Gnassingbé. Et aujourd’hui tous les ingrédients sont réunis pour y arriver. Tout est là, ici, maintenant, pour que nous nous remettions debout, ensemble, contre notre unique adversaire.
Alors, si l’ANC ne se retrouve pas dans cet élan de contestation et préfère demander la reprise (qu’elle sait impossible) d’une élection dont elle connaissait d’avance les conditions d’organisation et les résultats, pourquoi s’y est-elle présentée ?
Pourquoi laisser de côté l’opportunité de réclamer ensemble la vérité des urnes pour embrasser une revendication utopique ?
David Kpelly