Patrice Talon, voilà un autre social !

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Au lendemain de son élection à la magistrature suprême au Bénin, Patrice Talon avait suscité un immense espoir au sein de l’opinion avec sa promesse de mandat unique, surtout du côté du voisin de l’Ouest où les populations ploient sous le joug d’une seule famille depuis plus de cinq décennies. A l’époque, quand Talon avait juré devant Dieu et devant les Béninois, de ne faire qu’un seul mandat au trône, son homologue de la Gambie Yahya Jammeh, rodé aux rouages du pouvoir, s’était tordu de rire jusqu’à tomber dans les pommes. Il estimait que Talon avait fait cette promesse simplement parce qu’il manquait d’expérience en tant que chef d’Etat.

Yahya Jammeh ne semblait pas si bien le dire. Talon a simplement mis les pieds dans sa promesse en rempilant pour un deuxième mandat, après avoir mis sous éteignoir tous ses adversaires politiques. Comme l’appétit vient en mangeant et vu la manière hitlérienne dont il tient son pays, il  ne sera pas exclu qu’au terme de son second mandat, il tripatouille la constitution par entre dans le club de Faure Gnassingbé, Alassane Ouattara et Alpha Condé, c’est-à-dire le syndicat du 3ème mandat. 

Impossible ? Pas quand on s’appelle Patrice Talon. Tenez, quelques mois après son avènement au pouvoir, le magnat du coton était reçu par les journalistes sur la télévision nationale ORTB pour parler de son mandat unique. Voici ce que disait Patrice Talon : « Vous savez très bien, dans les petits pays comme les nôtres, ce qui permet à un président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde. Quand tous les députés sont à sa solde, quand tous les maires sont à sa solde, quand tous les élus locaux sont à sa solde, quand tous les commerçants sont à sa solde, quand les partis politiques sont affaiblis et sont à sa solde, sa réélection est facile. »

« Ce qui assure la réélection d’un président, ce n’est pas son mandat, ce n’est pas son résultat, c’est la manière dont il tient les grands électeurs. C’est la manière dont il tient tout le monde, c’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête, d’être compétiteur comme lui. Quand vous n’avez pas de compétiteur, vous avez beau être mauvais, vous serez réélu », avait-il insisté.

Curieusement, c’est cette théorie absurde qu’il fustigeait avec véhémence qu’il a fini par appliquer, en excluant les partis d’opposition des élections législatives, municipales et présidentielles. Toutes les institutions de la Républiques sont sous ses bottes : l’Assemblée nationale, la justice, la CENA, la Cour Constitutionnelle, l’institution militaire, etc. Au Bénin aujourd’hui, l’Etat, c’est Patrice Talon. Il a l’omnipotence de Louis XIV et la cruauté de Torquemada. Avec ça, l’homme est bien parti pour régner à vie au Bénin…

Liberté N°3327 du 15-02-21

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