L’ancien ministre de l’Intérieur, François Akila Esso Boko a appelé Faure Gnassingbé à éviter de « militariser » le combat contre le Covid-19, quelques heures après son discours à la nation.
Tout d’abord, François Boko a félicité le chef de l’État pour son « adresse à la Nation, et pour des mesures socio-économiques et fiscales annoncées », dans ce contexte de crise sanitaire.
« Mais attention, évitez de tout militariser.On ne combat pas le Covid-19 par une force militaire de 5000 hommes à l’instar de la force spéciale élection », a-t-il écrit dans un tweet.
Dans son discours à la nation ce mercredi, Faure Gnassingbé, soulignons-le, a annoncé la création par décret d’une force spéciale anti-pandémie composée de 5000 hommes.
Une force mixte composée, a-t-il indiqué, des forces de défense et de sécurité sur le modèle déjà connu de la FOSEP.
L’ancien ministre, en effet, a formulé ces propositions au chef de l’État togolais.
« 1) Mobiliser les moyens sanitaires de l’armée afin d’accroître les capacités d’accueil en nombre de lits de nos hôpitaux en vue de les renforcer et prévenir leur débordement en cas d’afflux massif de malades
2) Mobiliser le génie militaire et les forces du du ministère de l’environnement pour venir en renfort aux services d’hygiène et d’assainissement pour pulvériser et assainir massivement les lagunes et établissements scolaires et marchés de la capitale, des villes et campagnes du Togo
3) Pour le Fonds de solidarité annoncé (sous réserve de savoir comment il sera abondé), mobiliser immédiatement la part contributive de l’État à hauteur de 100 milliards au moins, pour acquérir des respirateurs et autres matériels de protection du personnel de santé engagé
4) Mobiliser au titre du Fonds de solidarité, 20 milliards de FCFA pour soutenir nos scientifiques et les laboratoires et industries bio-pharmaceutiques dans la recherche des réponses médicinales et médicales à la pandémie du Covid-19
5) Débloquer immédiatement 50 milliards de Francs CFA pour soutenir le secteur informel, en prenant des mesures idoines de protection sociale, mettant à contribution des organismes caritatifs ainsi que la société civile nationale
6) Procéder à la libération massive par le mécanisme constitutionnel de la grâce présidentielle, des détenus ayant purgé au moins la moitié de leur peine, pour désengorger les établissements pénitentiaires et renforcer leur capacité de résilience à la pandémie du Covid-19
7) Instruire la hiérarchie militaire et celle de l’administration pénitentiaire pour établir et exécuter un plan de pulvérisation et d’assainissement des casernes, des établissements pénitentiaires et autres lieux de détention de la police judiciaire ».
Edem A. / icilome