Deux symboles pour une jeunesse togolaise qui se cherche toujours, Dossouvi Hilaire Logo et Denké Kossi Julien Wazo, ont marqué leur époque.
Le premier était un journaliste formé à l’Université du Bénin actuelle Université de Lomé, à l’institut de presse comme son collègue burkinabé, feu Norbert Zongo, alias Henri Segbo, assassiné le 13 décembre 1998.
« Vodoua », comme on l’appelait, était un courageux, un brave et chantre d’Adoménou (littérature subversive-ou tract) en référence à ces écrits partagés sous le manteau pour dénoncer les travers du pouvoir militaro-despotique incarné pendant quatre décennies par le régime Etienne Gnassingbé Eyadema. Epié et dénoncé par des laudateurs, Dossouvi Hilaire Logo et ses amis, pour la plupart des étudiants, furent arrêtés, maltraités de la bonne manière.
Icône de la révolte populaire du 5 octobre 1990, Hilaire Dossouvi Logo était également membre fondateur du Mouvement patriotique du 5 octobre (MO5). Contraint à l’exil pendant de longues années avant de rentrer au bercail sous l’influence des responsables de son parti politique d’appartenance, il fera allégeance au système politique qu’il avait auparavant combattu, arrêté, torturé et mis en prison
Auteur de l’ouvrage intitulé « Lutter pour ses droits au Togo » paru en 2004 chez l’Harmattan, le natif de Gboto-Vodoupé dans le Yoto (Tabligbo) meurt d’une crise cardiaque le 14 mars 2014. Il avait 58 ans.
Le second, était un footballeur très populaire. Ancien sociétaire de la formation des Aiglons de Lomé et ancien capitaine de la sélection togolaise de football dans les années 80, Julien Denké Kossi Wazo était un pionnier de l’expatriation des joueurs togolais à une époque où les responsables sportifs n’en trouvaient pas le bien-fondé.
Natif du vieux quartier d’Aguiar-Komé à Lomé, Denké Wazo avait aussi porté les couleurs de la Berrichonne Châteauroux, FC Bourges en France avant de raccrocher peu avant le début des années 1990. Agé de 56 ans, la « tour de contrôle de la défense togolaise », l’« extra-terrestre du football » comme on le surnommait est décédé 16 mars 2014 à Limoges en France des suites d’une hospitalisation.
L’oiseau (Wazo) n’est pas parti, il s’est juste envolé pour changer d’air. Un kapokier (Logo) ne meurt guère, il germera. Deux symboles pour la jeunesse togolaise, deux héros disparus. Dossouvi Hilaire Logo et Julien Kossi Denké Wazo sont et resteront pour toujours et dans la mémoire collective.
Ekoué Satchivi