Le vieux Musseveni montre ses muscles

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Musseveni
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Les Ougandais sont appelés aujourd’hui pour élire leur président. On sait comment les élections se déroulent dans les satrapies africaines. Que les populations votent ou ne votent pas, à la fin, c’est toujours le dictateur qui est déclaré grand vainqueur. Ah oui, c’est bien connu sous les tropiques, on n’organise pas les élections pour les perdre. L’Ouganda ne devrait pas déloger à la règle. Depuis 35 ans, trône à la tête de ce pays de l’Afrique orientale, l’inoxydable momie Yoweri Musseni. Bien que fatigué, sénile et malade, le vieil homme a tenu à « manger » un nouveau mandat. Il est donc candidat à sa propre succession. Conflit générationnel oblige, le sommeil du patriarche est tourmenté par une jeunesse fougueuse incarnée parle « président du Ghetto », le très populaire rappeur BobiWine, décidé à lui barrer la route.

Si le papy a toutes les institutions à ses bottes pour se faire déclarer président élu au soir du scrutin, il se fait cependant énormément de souci. Et pour cause, le old man est de la vieille école (oldschool) et donc sur le plan de campagne électorale, à l’ère de la révolution numérique, il n’y a pas match. Le combat est si déséquilibré qu’à 48 heures du vote, la momie de l’Ouganda a fait bloquer les réseaux sociaux Facebook, Twitter, WhatsApp, Signal et Viber, principales « armes de destruction massive » de la jeunesse. Depuis mardi, les Ougandais sont privés de réseaux sociaux, les autorités ayant ordonné aux opérateurs internet de suspendre l’accès à l’ensemble des réseaux sociaux et services de messagerie jusqu’à nouvel ordre.

Comme si cela ne suffisait pas, le vieil autocrate monstre les muscles en faisant sortir des chars, des blindés et sa soldatesque armée jusqu’aux dents dans les rues de Kampala, la capitale, comme si le pays allait en guerre contre les Ayatollahs barbus de Daesch. Et pourtant, les Ougandais vont voter pour élire leur président. Afrique mon Afrique ! Dans certains pays, les élections sont des moments de fête. Mais dans les satrapies, c’est une épreuve de force. On en sait quelque chose au royaume des Gnassingbé.

Que le old man le veuille ou pas, la jeunesse ougandaise est déterminée à l’envoyer à la retraite. Ça promet !

Liberté N°3305 du 14-01-21

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