A l’heure où l’humanité entière retient son souffle et se tient la tête à deux mains pour cause de Covid19, la préoccupation majeure des gouvernants togolais semble consister à solder le lourd passif de l’élection présidentielle du 22 Février dernier avec l’arrestation et l’incarcération du candidat à qui le laboratoire à fraude a attribué la deuxième position, Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo. En effet, la majorité des pays ont mis leurs différends politiques en sourdine et mobilisent toutes leurs ressources et énergies à la lutte contre la grave pandémie qui menace sérieusement le monde entier. Dans des zones de conflit, des cessez-le feu sont décrétés unilatéralement ou de façon consensuelle pour faire face au Coronavirus, des événements de portée mondiale ou internationale sont annulés ou reportés.
Au Togo, le gouvernement a pris la mesure de la situation et a édicté des règles de sécurité sanitaires. Certes, on déplore des décès mais à moins d’une possible manipulation de la réalité, le nombre de décès officiellement déclarés, 05 précisément, montre que l’infection n’est pas à si grand échelle comparativement à d’autres pays du continent qui sont plus mal lotis que nous. Afin de venir en aide et de porter assistance aux plus démunis, un programme de solidarité est même mis en place afin de permettre aux Togolais de ne pas trop ployer sous les mesures de restriction qui perturbent leurs principales activités.
Ainsi, lune catégorie de Togolais devront percevoir durant trois mois une allocation du gouvernement pour les besoins de première nécessité. Paradoxalement, au moment d’avoir en ligne de mire la précarité des couches sociales les plus défavorisées de notre société, le pouvoir de Lomé prend un malsain plaisir à exacerber une situation qui prévaut depuis les lendemains du scrutin présidentiel du 22 Février. Il n’est un secret pour personne que le candidat Agbéyomé arrivé second conteste les résultats proclamés par la CENI et la Cour constitutionnelle et se déclare vainqueur de l’élection. Sur et dans les médias, il réclame sa victoire que le camp d’en face lui a volée. Il a animé des conférences de presse pour clamer haut et fort sa victoire et la machination que l’on est en train d’ourdir contre lui. Depuis son dépôt de candidature jusqu’à la tenue du scrutin en passant par la campagne, il est soutenu par l’ancien archevêque de Lomé, Philippe Fanouko Kpodzro qui, après l’avoir aperçu dans le miroir du saint esprit, n’épargne aucune énergie pour le soutenir et l’accompagner même dans l’état de siège de sa résidence. Une procédure de levée de l’immunité parlementaire, il est député en exercice à l’Assemblée nationale et ancien président de l’institution. Le fait que le candidat de la dynamique Kpodjro soit un des députés du parlement monocolore suffisait pour le discréditer si on sait le débat qui a précédé la mise ne place d’un tel parlement, mais la personnalité du prélat fait vite oublier certains pans de l’histoire de l’ancien premier ministre. Le régime de Faure Gnassingbé veut, à tout prix, clouer le bec à Agbéyomé contre la volonté populaire et le réduire définitivement au silence. Pour se faire, une première convocation émise par la gendarmerie nationale lui a été adressée à laquelle il n’a pas daigné répondre pour motif de santé.
Une deuxième lui est alors adressée pour comparution le 09 Avril dernier, même résultat. Le 17 Avril, une armada, s’est rendue au domicile d’Agbéyomé pour lui présenter une 3ème et ultime invitation selon laquelle il devra se présenter au Service central de recherches et d’investigations criminelles de la gendarmerie le mardi 21 Avril 2020 à 09h00. Pourquoi en ces temps de crise sanitaire, le régime s’acharne-t-il tant contre un adversaire ? N’a-t-il pas d’autres priorités en cette période d’incertitudes et d’angoisse ? Ce qu’on peut qualifier d’acharnement inutile et puéril du gouvernement contre l’ancien président de l’Assemblée et ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo laisse dubitatif et perplexe. Cela n’a aucun sens et aucune portée tant politique que judiciaire. Sur le plan politique, Agbéyomé Kodjo est un candidat tout comme les autres à l’élection présidentielle du 22 Février.
En s’acharnant contre Agbeyomé, le régime croit compter sur son talon d’Achille. Le Talon d’Achille du candidat élu de la dynamique Kpodjro est qu’il ne dispose pas de base populaire, il est élu sous l’ombre d’un prélat qui jouit d’une assise catholique. Il a été élu, mais ceux qui l’ont élu ne sont pas prêts à s’afficher dans la rue pour lui, encore faut-il que lui-même ait une stratégie pour mettre son électorat à profit pour arracher sa victoire. Inutile de rappeler que des que les premières menaces ont commencé par peser sur lui, il n’a pas hésité à déclarer que lui il n’a pas envoyé les jeunes dans la rue. Pour l’autorité togolaise, sont en train de fabriquer Agbéyomé politiquement, car l’ennemi de mon ennemi étant mon ami, Agbéyomé peut jouir de la sympathie des populations malgré son passé encombré de casseroles voir de cuisines. Inutile de rappeler que c’est la peur phobique du RPT face à Gilchrist qui a fait de ce dernier ce qu’il n’était en réalité pas, un grand homme politique. Sur le plan judiciaire, n’eut été le fait que la particularité des candidats du saint esprit est de se faire élire sans réelle base électorale, on aurait pu craindre que s’en prendre à Agbéyomé d’une manière ou d’une autre serait la goutte qui ferait déborder le vase ou constituerait le détonateur d’une explosion qui couve depuis la proclamation des résultats définitifs du scrutin par la Cour constitutionnelle. N’empêche, les militants et sympathisants de l’opposition qui ont une soif inextinguible de changement en font un héros que la dictature ne peut s’empêcher de réduire au silence.
Ainsi, après un long chantage judiciaire, le fils de Tokpli a frôlé la prison avant d’être libéré sous 4 conditions qui mettent fin à l’odyssée de la dynamique de Kpodjro : obligation de répondre aux éventuelles convocation des sorciers du droit, interdiction de quitter le territoire togolais, surtout, interdiction de faire toute déclaration tendant à remettre en cause les résultats du dernier scrutin présidentiel, et enfin interdiction de tout propos déclaration tendant à remettre en cause l’ordre établi. C’est sous promesse de respecter ces conditions que le président démocratiquement élu est revenu à la maison. Il est arrêté de la façon la plus rocambolesque et la dictature sait si bien le faire. De l’arrestation de Kpatcha Gnassingbé au saccage du domicile de Tikpi Atchadam en son absence pour revenir à ce qui vient de se produire chez Agbéyomé lors de son arrestation musclée le 21 avril dernier, on peut vraiment dire qu’il n’a jamais deux sans trois. Après lui, toute une série de convocations sont envoyées aux proches parents de sa vision politique. L’archevêque n’a pas pu échapper à l’interrogatoire musclé sur fond de torture morale au SCRIC.
Si on sait que Faure n’écoute aucun conseiller et que le sort de l’ancien PM ne relève que de son humeur, il faut reconnaître que la destination à donner à l’homme de Tokpli a tellement divisé le cercle quand bien même tous sont d’accord que Kodjo l’héritier d’Eyadema doit trouver une formule pour clouer le bec à Kodjo le dauphin d’Eyadema. Ce qui fut fait, du coup, ceux qui ont refusé de voir la réalité en face en croyant qu’il est possible de détrôner la dictature togolaise par les urnes ont leurs yeux pour pleurer. Agbéyomé Kodjo est devenu du ‘’has been’’, le saint esprit n’a pas pu être assez saint pour produire le miracle attendu, il faut bien penser à autre chose car la dictature reste intacte.
Lakdhar / Rendez-vous
Je vais arrété de lire vos inepties. Un journal sérieux ne peut pas appeler quelqu’un président démocratiquement élu alors que cette personne n’arrive pas apporter la preuve de sa prétendue victoire.
Bon sens vous êtes sensé être des journalistes !