En Europe et aux Etats-Unis, des pays et des Etats se plient au confinement qui veut qu’on se calfeutre chez soi sans mettre le nez dehors. Au vu de la structure économique de ces pays, les habitants doivent et peuvent supporter cette forme de mesure préventive. Mais la situation devient tout autre lorsqu’il s’agit des pays sous-développés – pas en développement parce qu’avec cette crise, ce mot est relégué à la saint-glinglin, au regard de la répartition des secteurs.
Quand ailleurs en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, les secteurs primaire, secondaire et tertiaire sont en place et que le niveau de développement de ces pays permet aux habitants, quand l’urgence le requiert, de demeurer cloitrés sans avoir faim, en Afrique en général et au Togo en particulier, le secteur informel semble avoir pris le pas sur tous les autres qui sont synonymes de développment et de recettes pour les pays.
Que ce soit du point de vue sanitaire, assuranciel ou du travail, la comparaison ne saurait tenir. Conducteurs de taxi-moto, commerçantes dans les marchés, vendeurs aux abords des routes, tous fonctionnent dans l’informel, au jour le jour. Même les entreprises se réfugient derrière le tâcheronnat ou les stages pour ne pas faire face à plus de responsabilités.
Aujourd’hui, la santé est aux abois. Mais l’assurance maladie et la protection sociale sont des rêves pour la majorité des travailleurs.
Pour se procurer le gaz butane, pour s’acheter des crédits de communication, le citoyen doit mettre le nez dehors. Mais au-delà de tous les besoins, la nécessité de manger. Très peu sont les Togolais qui peuvent rester enfermés ne serait-ce qu’une semaine sans se rendre au marché et survivre. La vie se déroule au jour le jour. Raison de plus pour que les autres mesures soient strictement suivies : lavage fréquent des mains, interdiction des regroupements, port de masque, etc.
Un total confinement pourrait être préjudiciable aux détenus des prisons. L’administration pénitentiaire ne fournit qu’un seul repas au quotidien. Et donc, ce sont des parents qui apportent la nourriture aux détenus tous les jours. Décider que chacun reste chez lui de façon rigoureuse pourrait créer d’autres tensions ailleurs. A moins que les autorités aient les moyens comme ailleurs de tout prendre en charge. Ce qui semble impossible à l’heure actuelle.
Godson K.
source : Liberté