Adoyi limogé: Que fait-on de ses complices ?

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Essowavana Adoyi

Le mercredi 8 septembre dernier, le Chef de l’État, Faure Gnassingbé relevait de ses fonctions de Commissaire aux Impôts de l’Office togolais des recettes (Otr), Adoyi Essowavana. Un limogeage qui alimente les débats et repose des questions de fond.

La fin d’une aventure

C’est au travers d’un communiqué laconique que l’information est tombée la semaine dernière, tel un couperet. Adoyi Essowavana n’est plus Commissaire aux Impôts de l’Office togolais des recettes (Otr). A ainsi décidé Faure Gnassingbé qui la aussitôt remplacé par son collègue en charge des Douanes, Essien Atta-Kakra. Ainsi sonne pour ce cadre Tem la fin de sa belle aventure censée s’achever, selon les indiscrétions, dans deux ans à l’Office togolais des recettes.

Une semaine après, et à défaut d’une raison officielle, plusieurs officieuses fusent pour motiver le limogeage de ce cadre Unir et l’actuel président de Semassi Sokode. Entre supputations et éventualités, l’une des raisons motivant cette décision du Président de la République se trouve être la défiance des mesures barrières instaurées par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la maladie à Coronavirus.

En effet, l’on s’en souvient qu’il y a quelques jours, le désormais Commissaire aux Impôts de l’Otr, élevé récemment au rang de Colonel des Fat a organisé un mariage en grande pompe pour l’un de ses rejetons. Une cérémonie qui a rassemblé une foule impressionnante parmi laquelle se trouvaient plusieurs autres personnalités. Une attitude prise par le Président de la République comme une véritable défiance de l’autorité de l’État. Mieux, une insubordination assimilée à une faute grave, au regard de son rang social. Ce qui a coûté son poste au mis en en cause.

Le cas Adoyi et la double équation

Rien qu’à tenir à cela, cette sanction de Adoyi sonne comme la fin de l’impunité au Togo. Un pays où cette pratique est promue et presque érigée en règle par le régime actuel. Ce qui fait qu’au nom du militantisme et du clientélisme, beaucoup de personnalités se permettent des facilités qui vont pourtant à l’encontre de la morale et des principes de l’État de droit. Loin de faire une fixation sur le cas Adoyi, il est plutôt question d’encourager la proaction du Chef de l’État contre tout acte ou tous ceux qui iront désormais à l’encontre des lois de la République.

Toutefois, la promptitude qui caractérise cette décision constitue, par la même occasion, un couteau à double tranchant et une pression que Faure se met dessus. Surtout face à la violation systémique des principes et lois érigée en tradition par nombre de caciques du pouvoir au nom de leur coloration politique. Somme toute, une double équation pour Faure qui se fait ainsi un auto guet-à-pend dans sa lutte contre l’impunité.

Qu’en est-il des autres personnalités invitées?

Adoyi est sévèrement sanctionné à la taille de la faute commise. Toutefois, la question se pose de savoir quel sort sera réservé aux autres personnalités complices qui ont aussi participé à la bamboula. Dès lors que la dissuasion doit être inclusive, il serait donc de bon ton que Faure Gnassingbé continue le ménage pour toucher toute la chaîne de personnalités indélicates mêlées à ce « mariage fatal » comme l’a titré le confrère l’Alternative.

La veille citoyenne est plus que jamais activée pour rappeler au Président de la République que le même bâton qui a frappé Adoyi devra l’être pour tout autre, en cas de fautes graves et inconduites qui sont légions. Et malheureusement, sous les regards silencieux et complices du judiciaire. Cela participera à attester ou non l’hypothèse unanimement admise jusque-là pour dans l’opinion pour justifier le limogeage fracassant et inédit du désormais ex commissaire aux impôts de l’Otr.

Source: FRATERNITE

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