« Devant Dieu et devant le peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté populaire,Nous Faure Essozimna Gnassingbé, élu Président de la République, conformément aux lois de la République, jurons solennellement: – de respecter et de défendre la Constitution que le Peuple togolais s’est librement donnée; – de remplir loyalement les hautes fonctions que la Nation nous a confiées ; – de ne nous laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine, de consacrer toutes nos forces à la promotion du développement, du bien commun, de la paix et de l’unité nationale ; – de préserver l’intégrité du territoire national ; – de nous conduire en tout, en fidèle et loyal serviteur du peuple » C’est en ces termes prévus à l’article 64 de la constitution togolaise que le Président élu Faure Essozimna Gnassingbé a prêté serment devant les juges de la Cour Constitutionnelle.
En retour, la Cour par la voix de son Président a renvoyé le nouveau Président de la République à ses hautes fonctions. C’est avec amertume, indignation et stupeur que beaucoup de Togolais ont suivi la cérémonie de prestation de serment de Faure Gnassingbé pour un 4ème mandat dimanche 03 mai 2020. Il a répété les mêmes phrases dans les mêmes circonstances pour consacrer le bail quinquennal.
Contrairement aux dérives du président de la Cour Constitutionnelle Aboudou Assouma qui parle de « beaux mandats quinquennaux », la majorité des Togolais ont juste perdu quinze ans de leur existence. En trois mandats, le président du RPT et d’UNIR n’a fait qu’enrichir sauvagement sa caste de minorité. Il l’a lui-même reconnu dans son adresse du 26 avril 2012, veille de la commémoration de l’indépendance du Togo. A ce jour, rien n’a été fait pour mettre fin aux malversations, à la gabegie, au favoritisme et là la promotion de la grande oligarchie destructrice.En quinze ans à la suite de son père, Faure ne peut défendre la construction des infrastructures sanitaires. La pandémie de coronavirus a montré clairement le dessous puant de son régime. Un pilotage automatique qui a pris de l’eau de tous côtés.
Un président de la République qui prête serment pour la 4ème fois, il n’y en a plus en Afrique de l’Ouest si ce n’est au Togo. On peut aisément se demander si Faure Gnassingbé comprend réellement le sens de l’article 64 de la Constitution togolaise : respecter et défendre la Constitution, remplir loyalement les hautes fonctions de la Nation, ne laisser guider que par l’intérêt général et respecter des droits de la personne humaine… Tous les mots ont leur sens. Mais tous les actes de Faure sont bien aux antipodes. Le serment, un acte solennel de profession de foi n’a véritablement plus son sens au Togo. Rien que la nomination de Barry Moussa Barqué comme Grand Chancelier des Ordres Nationaux juste pour lui apporter l’écharpe lors de cette cérémonie de prestation de serment en dit long sur les légèretés dans la gestion du pays. Depuis la mort d’Alex Ayité Gachin Mivedor en 2012, cette chancellerie n’a plus de preneur. Pourtant, chaque année, des budgets y sont affectés et dépensés. Dans le budget 2019, au total 104 millions 66 mille FCFA ont été débloqués et dépensés.
Par qui ? Il est clair que l’enfant de Eyadèma n’est pas là pour le bonheur des Togolais mais juste pour jouir des privilèges. Il ne porte aucune vision claire si ce n’est la boulimie du pouvoir. Et c’est encore parti pour cinq ans de désastres dans le pays. Rien de plus.
Kokou AGBEMEBIO /Le Correcteur